samedi 31 janvier 2015

UN DIMANCHE :  RETOUR SUR IMAGE  OU  "FLASH BACK"

Dimanche 23 Mars 2014 . 12h 18 Départ en TGV de la gare de Morlaix . Le train pour Paris arrive à l'heure . Après avoir vu mes valises partir sur le quai , poussées par une violente rafale de vent , je m'engouffre dans la voiture numéro 11 afin d'échapper à ce froid de canard. Le wagon semble calme , 1ere classe oblige , mais la qualité des sièges me déçoit . Qu'a cela ne tienne , j'ai hâte d'appeler mon amie , pour lui dire que le train passe sur le fameux viaduc . Elle me manque , cette semaine passée loin d'elle me motive pour supporter ces quatre heures de trajet insipide.

Qu'y a t'il donc dans ma petite tête pour entreprendre une telle aventure ! pour faire un tel voyage, pour aller vivre de l'autre côté de la planète, pour essayer de commencer une nouvelle vie dans un pays dont la culture est si différente du pays celte , berceau de ma famille. De plus , j'ai une peur bleue de ne pas savoir si je pourrai être ,vraiment ,séparé d'eux ? Beaucoup semblent envieux en voyant des images à la télévision, mais cela ne reflète pas l'ambiance de douceur de vivre et la chaleur permanente qui inonde le "Pays du Sourire". Cette chaleur n'est pas que climatique , celle de ses habitants est tout aussi remarquable. La gentillesse du peuple thaï n'est pas qu'une légende . C'était une des conditions pour que je décide de partir. Les autres étaient : La beauté de la nature, la chaleur , les fonds marins , et cette idée de m'étendre tous les jours sur le sable blanc de plages idylliques , bordées de palmiers, de cocotiers ou autres bananiers.

St Brieuc défile , déformée par les petites perles de cristal qui zèbrent la vitre , en cherchant leur chemin de façon aléatoire. Le chuintement des roues métalliques m'endort l'esprit. Les champs de colza étalent avec fierté leur jaune éclatant, comme pour dire à l'herbe grasse et si verte : "“c'est moi , que les passagers du train admirent , je suis fait de molécules de soleil délicatement parsemées , et les yeux des humains s'abreuvent de ma splendeur.”"

Mes amis vont me manquer , et cette joyeuse soirée d'hier ne fait que renforcer ce sentiment. Heureusement leur amour des voyages promet de belles retrouvailles sur l'île de Phuket , but de notre expatriation. Cette île paradisiaque sera t'elle mon enfer ou la concrétisation de mon rêve ? Quatre jours à l'hôtel seront ils suffisants pour trouver la maison où notre bonheur pourra s'épanouir ? La qualité de vie en Thaïlande sera t elle l'élément qui adoucira nos deux forts caractères afin de nous aimer totalement ?

27 Mars 2014 .Mon téléphone sonne !! il est cinq heures du matin !! l'avion , oui , l'avion bien sur . Demain nous nous poserons sur cette île mythique qu'est Phuket , lieu prévu pour notre future résidence . En attendant , bien des heures de patience vont devoir être absorbées par nos pauvres organismes . Un petit déjeuner frugal à Roissy Charles De Gaulle , des centaines de mètres de couloir à Francfort Airport , et de longues heures coincés dans le long fuselage qui nous transporte à dix kilomètres d'altitude , pour enfin , les reins brisés , être happés par la chaleur tropicale de la Thaïlande .

- "hey ! mister ! taxi ?? taxi ??"
-" yes , how much to go to Bangtao Beach ?? "
- " 1500 bahts sir , but spécial discount for you .... 900 bahts"
Je connais le prix de ce trajet , 600 ou 700 bahts , mais je n'ai pas envie de discuter pour grappiller 2 ou 3 euros .

La vie thaïlandaise vient de nous happer totalement , de nous aspirer dans son tourbillon de senteurs et de bruits divers. Les bananiers étalent leurs immenses feuilles vertes , les cocotiers gorgés de noix fraîches nous invitent à soulager notre gorge desséchée . Une jeune thaï aux longues jambes fuselées grimpe en amazone sur un scooter , puis s'éloigne , ses longs cheveux noirs auréolant son corps de jeune fille et ses hauts talons rouges négligemment posés sur un repose pied .
                                                                                                                                                                     La chaleur nous enveloppe déjà , comme si elle craignait pour nos vieux os . Elle se colle sans vergogne à notre peau blanche .
Une nouvelle aventure va très bientôt nous accaparer ......

Gilles …...…...…...…...…..…...….....…......…........…..............................…

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