lundi 27 avril 2015




BAGAN , UN ENDROIT "STÛPAFIANT" ....

Notre bus Toyota nous attend en bas de l'hôtel et nous quittons Mandalay. Nous n'irons pas davantage vers le nord et nous redescendons vers Bagan. Longeant le fleuve Irrawaddy, nous nous arrêtons pour photographier un bateau magnifique, reproduction d'un bateau royal de parade, et qui sert de bateau de croisière Mandalay/ Bagan. Croisière pour le moins luxueuse, puisqu'il faut débourser 6000 euros par personne !!!





Bon ! nous nous contenterons de passer la journée entière dans notre Toyota Hiace. Nouvel arrêt pour photographier un stûpa dont le dôme a une architecture particulière, en forme de boule. Plutôt rare si ce n'est gracieux. J'en profiterais pour photographier un des étals de Tanaka, ce bois dont les birmanes s'enduisent le visage. Elles frottent une branche coupée sur un plateau mouillé, et s'enduisent la peau avec cette décoction jaunâtre. Si c'est une protection contre les morsures du soleil, c'est aussi devenu un rituel et un signe d'appartenance à une communauté, puisque même des jeunes femmes qui travaillent toute la journée dans un centre commercial se "décorent" les joues !!!






Quelques kilomètres plus loin, nous demandons à Pho Cho de s'arrêter près d'un champ où travaillent de nombreuses femmes. Je finirais par m'approcher et être accueilli par de grands sourires. Elles sont à genoux et récoltent des petits oignons. Nous les quittons accompagnés par leurs magnifiques sourires et de grands signes de la main.







Puis la route s'allonge, s'allonge, jusqu'à ce qu'on aperçoive au loin un énorme bouddha doré. Personne n'aura le courage de grimper dans ce grand bouddha, sauf Axel qui du coup découvrira des fresques quelque peu stressantes. Des images de tortures infligées aux "mauvais croyants". Je ne savais pas qu'il y avait aussi cela dans le bouddhisme !!!  Pas d' ascenseur dans ce "monument" et la chemise d'Axel nous revint trempée, ruinée...
Autour de cet édifice, deux ou trois espaces sont remplis de centaines de petits bouddhas à ombrelles ...








Reprenons la route de Bagan et allons jusqu'à la prochaine pagode aux 500 000 bouddhas ...

- " !!!  tu as dit 500 000  !!!  il est ridicule, l'autre, du coup, avec sa multiplication des pains !!! "
- " Mouais , c'est pas faux.......C'est la pagode Thanboddhay "

Si le nombre des petites statuettes de bouddhas est très impressionnant, la qualité de l'ensemble n'y est pas. Tout ceci semble être un concours du plus grand nombre, et le temps passé à accumuler n'a pas été consacré à décorer l'endroit d'éléments d'un artisanat de qualité.

chaque petit point blanc est un bouddha !!! et ceci n'est qu'une infime partie de ce qui est visible. l'intérieur étant du même style !!!


Nous finissons cette journée commencée dans le bus, par du ......  bus.  Pfff... c'est pas trop tôt, et nous accueillons la douche avec délice, même si elle est froide !!! l'hôtel ayant sans doute "oublié" volontairement de basculer les manettes électriques donnant l'eau chaude et la clim dans nos chambres. 
Le lendemain matin, direction un champ ou disons "une plaine" de stûpas !!  Nous étions au courant, mais la première vision est tout de même très surprenante, ou "stûpafiante" comme dira Axel.
Ce spectacle est tout bonnement irréel. Une fois grimpés sur l'un d'eux, nous pouvons contempler des dizaines de monuments. Des, environ, 4000 édifices construits entre l'an 1000 et l'an 1300, il reste tout de même plus de 2200 !!! On a beau être dubitatif sur l'utilité d"une telle entreprise, cela coupe le souffle ...
Peu après l'an 1000, le roi Anawratha réussi a vaincre les Khmers et revint de ses batailles avec de nombreuses reliques de Bouddha !!! Quelle chance et quelle coïncidence !!!
Il faut donc construire des monuments dignes de ces objets sacrés. Ainsi commencera le grand carnage.
Comme je l'ai déjà écrit dans un pamphlet que je n'ai pas encore publié, la plaine de Bagan fût vidée, rasée, mutilée et privée de sa flore et donc de sa faune. Il y a des milliers de stûpas, petits ou grands, et comme ils sont tous construits en briques, il a fallu faire du feu, beaucoup de feux, sans doute pendant des siècles, pour cuire ces milliards de briques. Les hommes ont donc sacrifié leur nature et rasé tout ce qui dépassait du sol !!!

Ces humains ont massacré leur propre nature pour honorer un ou des dieux hypothétiques , sans se rendre compte que leur dieu en question était  : La Nature elle même !!!!!!!!!

Nous visiterons des dizaines d'édifices religieux, temples, pagodes ou stûpas, dont certains avec des couloirs ou escaliers dans la pénombre, d'autres avec des escaliers si pentus, que j'y ai vu une jeune femme le redescendre en s'asseyant sur chaque petite marche et en s'appuyant sur son guide !!! De plus ils laissent des gens âgés s'y aventurer !!! une folie .













Ayant mangé de la brique durant toute la journée, nous la finirons ( la journée hein ! pas la brique ..) dans un joli marché local, où chacun s'adonnera au beau métier de "photographe reporter". Les visages, fruits, légumes et autres sujets feront notre bonheur.
Le jour suivant, nous referons la visite de pagodes, dont certaines tout à fait remarquables, comme le temple de l'Ananda, le Htilominlo et la pagode Shwezigon qui abriterait un os frontal de Bouddha !!!  Bref, ils l'ont disséminé par petits bouts à travers toute l'Asie !!! En cas de réincarnation, il aurait un gros problème de rassemblement de tous ses morceaux !!! pas sympa ...

Nous nous sommes donc promenés dans cette plaine aride et ou rien ne pousse à part des gros tas de briques. L'endroit a tout de même un coté attachant, de part l'innombrable quantité de temples construits, certains à même pas cent mètres d'écart !! Beaucoup d'entre eux furent détruits par le travail de sape des inondations du fleuve Irrawaddy tout proche. Les briques des temples écroulés n'étant pas perdues pour tout le monde ...
La dernière fin d'après midi à Bagan sera consacrée à une agréable descente du fleuve sur un gros kilomètre afin de rejoindre une île de sable, sur laquelle nous installerons table et bancs, dans le but de siroter une petite bière bien fraîche , que nous avons oubliée d'acheter !!  Nous sommes pourtant en "Beer Manie" !!!  Pas grave, nous faisons des photos, nous baignons pour certains, en attendant le coucher du soleil, qui comme à son habitude, se cachera trop tôt derrière les nuages. Quelques repas au restaurant le "Black Rose" plus tard, nous quittons Bagan, cet endroit improbable, pour continuer notre descente du Myanmar, en direction de Pyay.









Une fois de plus la route est longue, fastidieuse et les paysages insignifiants. La qualité des routes laissant à désirer, nous voyons les faubourgs de Pyay arriver avec un soulagement non dissimulé.
La ville n'offre aucun intérêt particulier. Trône en son centre l'inévitable temple, que nous visitons le soir même. Pas d'intérêt non plus pour ce temple bien banal, mais la chance est avec nous et nous assisterons à trois cérémonies de jeunes filles qui iront dans les jours à venir, grossir les rangs des "crânes rasés". Certaines ont l'air triste, et la perte de leurs cheveux n'y est peut être pas pour rien. Le reste de la famille défile en riant, se prêtant bien volontiers à nos films et photos. Leur gaieté est communicative et nous resterons plus d'une heure en leur compagnie.







Une nuit de repos et rebelote pour les kilomètres sur les bosses et les trous. Nous avons en effet demandé à Pho Cho de nous amener près de la mer... 
L'eau nous manque et une journée de farniente ne sera pas de trop. L'hôtel est modeste, mais les pieds dans le sable, puisque notre bungalow n'est séparé de la plage que par l'allée de promenade ....
Un bain pour la plus part, une promenade collective sur cette immense plage, des photos et des vidéos, un petit repas dans la brise marine suffiront à notre bonheur. 








Le dernier jour est consacré au retour sur Yangon, puisque notre avion décolle au petit matin.
Nous quittons sans regret ce pays étonnant, tout en étant ravis d'avoir fait l'effort de venir le découvrir. Il serait de l'avis unanime, préférable d'utiliser l'avion et les lignes intérieures, afin d'économiser les forces de chacun. Les trajets routiers sont trop longs et l'état des routes peu favorable à nos vieux os. Il faut en plus traverser une zone légèrement montagneuse où la moyenne horaire ne dépassait pas les 20 kilomètres à l'heure !!!

Je n'irai pas jusqu'à dire  " si j'aurais su j'aurais pô v'nu" , mais  " fô pas qu'on fait les cons, et fô qu'on attend que la Birmanie s'ouvreura "

Gilles .....  Journaliste au Phuket Magazine , ravi d'être parti et content d'être revenu .............

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