vendredi 26 février 2016


(3) PHILIPPE ET BABETTE EN THAILANDE ... de Koh Kho Khao à Koh Yao Noï ...
3 eme Partie ...

Après un petit déjeuner, nous enfourchons nos fidèles motorbikes et ressortons de Khao Sok, en reprenant la route d'hier. Nous avons, en effet, remarqué le panneau "direction Phang Nga" quelques kilomètres avant d'arriver à notre hôtel. Ce faisant, nous grimpons la colline que nous avions dévalée à toute vitesse hier après midi. Au détour d'une courbe, nous nous arrêtons sur le bas coté. Le spectacle est magnifique. Les collines boisées semblent flotter parmi les nuages et nous comprenons mieux l'étrange nom de notre hôtel, soit le Morning Mist ! en français : Matin Brumeux. La chaleur et l'humidité génèrent des colliers de nuages qui ourlent les massifs boisés. La chaleur est déjà très présente et c'est avec bonheur que nous enroulons les dizaines de virages de l'autre coté de cette colline couverte de jungle inextricable. L'ombre nous fait du bien, et le plaisir de laisser la moto s'incliner d'une courbe à l'autre nous empli le coeur de joie enfantine.




Une quinzaine de kilomètres parcourus, nous bifurquons à gauche et entamons notre descente vers la baie de Phang Nga. Une grosse centaine de kilomètres nous séparent de la ville qui se situe au fond de la baie éponyme, qui ressemble tant à la baie d'Halong. A mi chemin nous faisons un stop dans un marché local afin de nous désaltérer. Certains achètent des fruits, d'autres des boissons glacées afin de prendre des forces, et parcourir le reste de la route. En fin de compte ce ne fut pas trop difficile et nous traversons Phang Nga dans le courant de la matinée.

- " On les amène au wat avec la grotte ? "
- " Venir ici et ne pas voir ça !!  bien sur "

Je m'arrête à la sortie de la ville et me renseigne auprès d'un restaurateur.

- " Le wat avec la grotte s'il vous plait ? "
- " Vous roulez pendant 1 km 500 et vous prenez le U-turn, puis revenez un peu sur vos pas "

La notion des distances des thaïs semble être tout à fait aléatoire !!  Nous faisons un tour de manège pour rien, puisqu'en fin de compte il fallait faire au moins 6 kms avant de faire le fameux demi-tour !!
Tout le monde a chaud, aussi nous les invitons à venir  visiter la grotte. L'air y est très agréable, puisque naturellement climatisé comme dans toutes les grottes. Celle ci est immense et, constituée de plusieurs salles. Dans la grande salle du bas, trône un bouddha couché. Kasira et Rina, nos deux bouddhistes, offrent des fleurs et font deux ou trois prières. L'ambiance est calme et sereine. Nous avons le temps de profiter de cette cavité millénaire, puisque notre bateau pour Koh Yao Noï est à 14h. 








La photo de la prise d'une photo !!

Au sortir de ce sanctuaire, nous jouons avec les petits singes présents, puis rentrons sur Phang Nga afin d'avoir le temps de déjeuner.



Le plat de riz englouti, nous filons vers l'embarcadère. 




- " Comment ? Alain ? quoi t'est ce qu'il a ! le père Alain ? "
- " Il a oublié le contact et la batterie est à plat ! "
- " Misère ! le bateau part dans une demi-heure ! il est 13h30 !!"
- " Vas y toujours et réserve, on va essayer de changer la batterie !"

 Je sais où se trouve l'unique bateau pour Koh Yao Noï et m'y dirige directement. Deux thaïs plus escrocs que les autres tentent de nous embarquer pour l'île mais à des prix  prohibitifs, de plus j'apprendrai plus tard que c'était sans les motos !!
Je cherche le "gros" bateau qui fait la navette, mais ! rien ! 
C'est quoi c't'histoire ? Kasira se renseigne et nous apprenons qu'ils ont modifié l'heure de départ !! ce n'est plus quatorze heures mais treize heures. Nous voilà frais (par au moins 40° et sans arbres pour nous protéger). Le bateau doit être à peu près au milieu de son parcours et nous sommes là, sur le quai !!.
Je retourne au restaurant pour annoncer la bonne nouvelle et retrouve Alain, toujours aussi décontracté, attendant que l'on lui pose une batterie neuve. 
Tout comme nos femmes, nous nous trouvons forts maris. Mais il en faudrait plus pour nous faire perdre notre bonne humeur.

- " On cherche un hôtel et on va faire le tour de la baie sur un long-tail ??"
- " Bonne idée ! on fait comme ça..."

L'hôtel est vite trouvé, puisqu'il y en a un au milieu de la route longeant les quais. Si l'on peut qualifier de quai les berges de la large rivère qui se jette dans la baie.
Un long-tail est vite trouvé et nous voguons en direction tout d'abord de l'île Panyee. C'est un village musulman et flottant. Quelques photos en passant et nous filons vers la fameuse île James Bond. Dans le long-tail nous faisons la connaissance d'un couple de français adorables, Frédérique et Pascal de Tarbes. Ils feront partie de notre équipe à partir de ce moment là et ce jusqu'à notre départ pour Koh Yao Noï. En attendant le boss du bateau passe derrière une île afin de nous montrer un passage sous ce massif rocheux. On dirait le périph' un jour d'affluence ! des dizaines de canoës faisant passer des chinois sous cette arche. Nous déclinons cette offre et continuons jusqu'à James Bond Island. Rien de bien particulier, mais être dans le secteur et ne pas faire ce spot mondialement connu serait tout de même dommage. Ce rocher vertical sapé par l'érosion à sa base est assez étonnant et il n'est pas surprenant que les cinéastes, à la recherche d'endroits visuellement surprenant se soit accaparé de cette image. Un film à succès, et à suivre, une micro économie pour des dizaines d'années !!
Nous faisons des photos et des films puis rebroussons chemin en faisant l'arrêt prévu sur Panyee. Ce village flottant n'est pas très intéressant, et plutôt sale, sauf la mosquée évidemment. Nous avons du mal à saisir le fonctionnement de cette communauté. La chaleur commence à nous accabler et nous rentrons à l'hôtel. 




 le passage sur-saturé sous un ilôt

 James Bond Island...

 " Bon ! James Bond ? il est où James Bond ?  il va voir de quel bois on se chauffe à la CIA  !!"

Koh Panyee , le village flottant





" Ne crains rien Vyvie !  je te tiens ! je te tiens "



 " Attention , y'a un virage relevé !  ah bé heureusement que  je suis là ! hein !

Un apéro pour refaire le monde ou raconter des âneries, puis un repas tout à fait classique en Thaïlande. Ce qui l'est moins, c'est le podium au fond de la salle, où une jeune femme a laissé de la musique en sourdine. Christophe voyant cela, ira au pupitre de ce qui ressemble au matériel d'un DJ. Le son monte en flèche et cinq minutes plus tard tout le monde est sur la piste de danse. Ca saute dans tous les coins et les autres convives sont tout simplement estomaqués. L'ambiance devient plus ou moins folle et la jeune thaï responsable de ce pupitre arrive sur ces entre-faits. Elle est hilare, surprise, et se joint à nous pour le reste de la fête. L'hôtel est quasi vide, mais en peu de temps, on aurait dit qu'il y avait 500 personnes pour une fête organisée. 
Il se fait tard et il est temps d'aller faire dormir nos yeux. Nous avons programmé la visite d'une cascade à une quinzaine de kilomètres. 


Nos nouveaux amis n'ayant pas de scooter, nous les amenons avec nous sur Phang Nga afin de trouver un loueur. Nous roulons ensuite en direction de la chute d'eau en question. Un panneau nous indique la route à suivre, en l'occurrence une petite route de campagne bien sinueuse. Cinq kilomètres plus loin, nous devons ralentir pour passer sur un joli petit pont de pierres. En bas, sur la berge de la rivière, deux éléphanteaux viennent d'arriver pour leur bain. C'est la troisième fois que j'arrive juste à temps pour ne rien rater de ce moment magique. Nous prenons de nombreuses photos et je filme le bonheur de ces deux jeunes pachydermes. Leur extase fait plaisir à voir et nous restons là une grosse demi heure à les regarder se câliner dans l'eau fraîche. 






Nous poursuivons notre chemin et arrivons sur le chemin menant à la cascade. Un thaï que nous croisons dans son 4x4, nous signale que la route est fermée !! Tout le monde s'arrête, déçu. Je décide d'aller voir, et ne comprenant pas le thaï, j'ignore le panneau indiquant que la route s'est effondrée. C'est bien le cas, 50 m plus loin il reste à peine la moitié du chemin. Bof ! on en a vu d'autres et je poursuis mon exploration, la troupe derrière moi. Quelques centaines de mètres plus loin nous arrivons à la réception de la cascade. Le garde est stupéfait de nous voir là, aussi ne s'oppose t'il pas à notre visite. De toute façon, l'endroit écroulé est derrière nous !!  L'endroit est très joli et assez classique pour une cascade en Thaïlande. Comme souvent il y a un bassin où certains d'entre nous profitent de l'eau fraîche parvenant du haut des collines.
Deux autres gardes, mis au courant de notre "visite", viennent nous déloger et gentiment nous demandent de quitter les lieux. Il est certain qu'en cas de problèmes, ils seraient responsables.
De toute façon, il est temps de rentrer afin de ne pas rater une deuxième fois notre bateau de transport.








 
Nous rentrons à l'hôtel récupérer les valises et allons au bout de la route à l'endroit où accoste l'unique moyen de traversée pour nos motorbikes en direction de l'île de Koh Yao Noï. 
Trois planches du pont sont mises à profit pour charger nos véhicules.

- " T'as vu Alain ? "
- " Oui ! au fait ! il est toujours à l'hôtel ? "

Un thaï nous informe qu'un farang a un problème avec sa moto, " là bas, à l'hôtel " précise t'il ...
Le problème c'est que toutes nos motos sont sur le bateau et qu'il va quitter le quai sous peu !!  Heureusement nos nouveaux amis ont encore le leur et ils me le prête pour que j'aille voir ce qu'il se passe.

- " C'est quoi le binzz ? Alain? "
- " Ben j'ai fermé le coffre et les clés sont à l'intérieur "

Je fais semblant de lui mettre une grande baffe, mais n'insiste pas puisque cela m'ait arrivé deux fois déjà. Je soulève le bord de la selle, et un thaï en profite pour tirer sur la serviette de bain qui apparaît. La clé est là, et en glissant deux doigts nous parvenons à l'extraire de sa prison. Je file au bateau dans l'intention de ralentir le départ en cas de besoin. Sans le scooter de nos nouveaux amis , je n'aurais jamais eu le temps de faire l'aller retour, même en courant sous ce soleil de plomb. Ouf.
Nous embrassons Frédérique et Pascal , en se promettant de nous revoir.

- " Si vous passez par Tarbes , nous vous accueillerons avec très grand plaisir "

Ils ont passé deux jours à nos cotés qu'ils ne sont pas prêts d'oublier, et nous, nous avons rencontré des gens adorables.

Le bateau décolle et nous avançons à son train de sénateur, pour traverser la baie de Phang Nga. Une heure et demi sera nécessaire pour voir arriver le quai plus que vétuste où serons déchargées, à la main, nos motos.
Direction le coté de l'île, où nous savons pouvoir trouver un hôtel à notre goût. Ce fût le cas assez rapidement, la table et les chaises posées sur la plage ayant attiré notre regard. L'hôtel semble tout à fait convenable, mais soeur sourire, la gérante nordique ou hollandaise, est pour le moins coincée et inamicale. Nous poursuivons notre chemin à regret, ne voulant pas avoir à faire à ce cerbère.

Avant d'en chercher un autre, direction un autre hôtel de luxe pour prendre l'apéro.



"non mais ! derrière ! pas fini de faire les imbéciles ? "













L'hôtel que l'on sélectionna, était tout à fait convenable, en apparence. Yvon du tout de même composer avec un russe qui parlait avec sa famille, sur Skype, avec un niveau sonore totalement incorrect et incompatible avec l'horaire, soit entre 3 et 4h du matin !! Ils faillirent en venir aux mains, mais l'action d'Yvon fût heureusement suffisante. Moi, durant ce temps, je devenais fou, dans mon lit, mangé par je ne sais quoi. Ce fût l'une des pires nuits de ma vie. J'étais dévoré par des dizaines de puces ou autres insectes. La peau me démangeait de tous les cotés. Une fois de plus, la préoccupation des muslims locaux était plus leur mosquée que l'état de leur établissement. La-men-ta-ble.

Yvon et moi, connaissons un grand hôtel de luxe de l'autre coté de l'île et inaccessible autrement qu'en bateau. Nous avions trouvé un chemin de terre, assez chaotique, et faisant 5 kms. C'est le seul moyen d'y parvenir et encore arrive t'on à l'arrière du parc du resort. La dernière fois il suffisait de rentrer et descendre au restaurant jouxtant la plage, mais cette fois ci, il y a une guérite et une barrière!! .
Nous disons au garde notre intention de déjeuner au restaurant du resort. Il téléphone à son responsable qui décline notre offre. Nous insistons et précisons que nous sommes onze personnes. Onze repas !! le gérant cède et nous envoie deux voitures de golf , afin de nous acheminer près de la plage. Là, nous passerons trois ou quatre heures à profiter des installations, de la mer et donc du restaurant. 












Nous ne pouvons rester plus longtemps, puisqu'il nous faut prendre le bateau qui nous ramènera sur Phuket. Nous rebroussons chemin et refaisons les cinq kilomètres de motocross, qui ont valu une petite chute à Alain lors de l'aller. A sa décharge, ses lunettes de vue ont failli tomber et par réflexe il les a rattrapées. Ne pouvant tout faire en même temps, il choisi de s'étaler sur la terre ocre !!  Résultat, un coude et le bas de la jambe bien griffés. Chaque chose ayant son bon coté, il a ses lunettes pour mieux voir ses nouvelles blessures !! ben koa !!




Ayant retraversé l'île, nous réservons nos places sur le bateau. Toutes les places des motos sauf une, puisque Alain a oublié son appareil de photo à l'hôtel !! 
Résultat: une nuit dans ce resort luxueux pour le plus grand plaisir de Rina. 

La traversée vers Phuket sera calme et sereine et nous retrouverons Alain le lendemain sur la plage de Kamala. Rina doit repartir vers son Cambodge natal et ses chaudes larmes font de la peine à notre Alain national. Rina a sans doute passé la plus belle semaine de sa vie et elle rendait manifestement notre perpignanais très heureux. 

Nous venons de faire une grande balade de cinq jours et le compteur de mon Tricity affiche 490 kms !! mazette ! pas étonnant que nous soyons éreintés. Philippe et Babette en ont pris plein la vue et ils ont des étoiles plein les yeux. A chaque fois il nous arrive des tas d'aventures qui pimentent nos visites de la Thaïlande.
Philippe, lui, ne jure plus que par les balades à moto...
Nous avons bien mérité quelques jours de farniente sur Phuket, ayant en effet prévu un trip sur Koh Lanta dans quelques jours.

Gilles............... Journaliste au Phuket Magazine ... spécialisé dans les "Tour Operator"...

lundi 15 février 2016


(2)PHILIPPE ET BABETTE EN THAILANDE .... 2eme PARTIE ... de Koh Kho Khao à Koh Yao Noï


.....  Après avoir, un peu, parcouru l'île de Phuket, afin de laisser le décalage horaire et la fatigue s'apaiser, nous programmons pour le lendemain un départ de Kamala, avec toute l'équipe présente. Il y aura donc 6 motorbikes avec pour but une visite extra-Phuket, sur cinq jours complets.

Rendez vous est pris près de la plage où loge Alain. Ce petit malin, sur que nous allions nous moquer de lui et de son habituel retard, nous attend de l'autre coté de la route. Il affiche un grand sourire, satisfait de sa blague.

Le serpent constitué des six motorbikes s'allonge au sortir de Kamala. Première colline, nous ralentissons déjà pour prendre des photos de la magnifique baie de cette jolie petite station balnéaire. Deux kilomètres après, nous empruntons la petite descente qui mène à la plage de Surin, histoire de nous emplir une fois de plus de la beauté de cette nature où domine le bleu.

Le reste de la remontée de l'île de Phuket se fera d'une seule traite. Nous faisons tout de même un stop sur le pont, sorte de trait d'union entre le continent et l'île où nous avons choisi de réchauffer nos vieux os et où les amis viennent régulièrement nous voir. Une boisson fraîche au pied du pont, afin de se relaxer à trois mètres de l'eau avant de repartir.


 Une boisson fraîche sous les frondaisons
 Sur le Sarazin Bridge , une fois de plus ..

 Nous avions avec nous diverses sortes d'extra-terrestres !!


Nous avons pour objectif, et ce pour ce soir, l'île de Koh Kho Khao, distante de plus d'une centaine de kilomètres. Il est bien sur hors de questions de faire subir ce trajet en une traite à nos amis. Nous avons donc prévu plusieurs arrêts, très intéressant et très reposant comme le premier d'entres eux.
Nous faisons le plein à l'entrée d'une petite ville et la petite troupe s'élance. Enfin! la petite troupe moins Alain que j'attend.. Le temps que monsieur s'équipe et récupère sa petite crevette cambodgienne, les autres sont loin. Je ne m'en fait pas, connaissant la route pour l'avoir faite au moins trois fois. Je prend donc à gauche au premier feu comme d'habitude. Nous avons beau rouler "fort", impossible de les rattraper. Personne non plus au grand débarcadère !! Personne sur la route longeant la plage et passant devant les divers hôtels de luxe parsemant la côte !! Qu'à cela ne tienne, nous les retrouverons au wat (temple bouddhiste) de la plage. Je retrouve facilement la petite route y menant, et cinq minutes après nous arrivons dans cet endroit zen. Nous  cherchons le reste de l'équipe. Personne non plus !!! Mais où sont ils passés ? 
Alain, que rien ne préoccupe, se déshabille et en profite pour prendre un bain. Pendant ce temps là, je décroche mon téléphone et demande à l'opératrice des PTT de me mettre en relation avec Yvon.

- " Je voudrais avoir Yvon, rue de la république à Dijon "
- " Je vous le passe.. "
- " Merci... Allo "
- " Non , c'est toujours l'opératrice, il ne doit pas être chez lui !! ça ne décroche pas !! "

Bon ! je repose le téléphone sur son combiné, et ouvre le coffre de mon Tricity pour prendre mon portable.

- " Eh Yvon , qu'est ce tu fous ? "
- " Ben vous êtes où ? "
- " Au temple en bois, bien sur !! "
- " Nous on est à Thaï Muang et on vous attend "

Ils sont plusieurs kilomètres trop au nord, mais nous attendent !! 
Dès demain, je surveille le petit déjeuner d'Yvon, il doit y avoir plus de gnôle que de café dans sa tasse. Un quart d'heure plus tard, arrive l'équipe, le sourire aux lèvres. Les autres ne savent pas qu'ils ont fait dix kms en trop, et en plus qu'il va falloir y retourner à Thaï Muang.
Tout le monde regarde cet endroit, émerveillé, oubliant même de garer les scooters. Philippe en profitera pour s'essayer au motocross dans le sable. Je le soupçonne de vouloir faire l'épreuve du Touquet en rentrant !!!.
Chacun visite en silence ce joli wat, prenant photos et vidéos afin de conserver un souvenir de cet endroit introuvable et quasi désert. 

Pas de maillot ! pas de problème ...
 Petit moment mystique ...
 Alain et Rina ...


C'est pas tout ça , ma brave dame, mais il reste de la route. Nous roulons durant de longs kilomètres pour nous rapprocher de Khao Lak. Je sais que les cinq derniers kilomètres avant cette petite ville sont absolument géniaux avec un deux-roues. La route serpente le long de la corniche et nos petites bécanes dansent et ondulent d'un virage à l'autre. Tous le monde s'arrête le sourire aux lèvres, d'autant plus que c'est pour se restaurer dans un établissement perché en haut de la falaise. Spectacle garanti.






Avant de filer sur notre but de la journée: Koh Kho Khao, nous voulons visiter le mémorial du tsunami. La curiosité de cet endroit est sans conteste, même si cela est très triste, la vedette des affaires maritimes projetée à près de 500 m dans les terres et où il se trouve toujours. Quand on voit la taille du navire, on a peine à imaginer la force de la masse d'eau, même si un bateau est fait pour flotter.

Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au quai menant à l'île de Koh Kho Khao. Il y a là, les inévitables longtails ainsi qu'une barge pouvant accueillir plusieurs voitures. Un peu stressés par l'obligation de faire passer nos Tricity sur une planche à peine plus large que le train avant, et sachant à quel point les thaïs sont bien "assurés" !! nous n'osons même pas imaginer les conséquences de la chute de nos engins dans l'eau de mer !! 
Décision est donc prise d'utiliser la barge. Mais c'était sans compter sur l'esprit retord d'un thaï présent, qui, voyant des farangs, avait décidé d'en profiter. Le prix demandé était donc 3 ou 4 fois supérieur au prix normal, avec comme "récompense" un départ immédiat !! Au bout de dix minutes de palabres inutiles, le sang me monta au cerveau, et je sorti, avec ma tête des mauvais jours, de sa barge. La troupe entière me suivit. La seule explication qu'il trouva au sujet des longtails que nous voulions utiliser, fut de nous signaler qu'il n'y avait plus assez d'eau pour ces bateaux en bois. On lui répondit qu'il y avait assez d'eau pour sa barge de 30 mètres, mais pas assez pour les petits longtails de 6 à 8 mètres environ. Penaud, il accepta de nous faire payer le prix normal, et partit "normalement" !! Etre farang est souvent être considéré comme un porte-feuille à pattes, et il est régulier de devoir se bagarrer.

Enfin installé dans notre petite résidence sans prétention, nous partîmes ( non, pas 500 !! celle là je l'ai déjà faite, vous suivez ! un peu ! ) vers le resort Hapla que nous voulions investir, mais qui malheureusement était overbooké. Qu'à cela ne tienne, nous pouvons tout de même en profiter, et manger sur la plage après un bain. Bain qui fut écourté par la présence de petites méduses. Et les méduses ça piiique ....







Le lendemain matin sera consacré à une super balade en bateau jusqu'à l'îlot Koh Pa que nous déjà visité l'année dernière. Cet endroit est paradisiaque et nos néophytes de la Thaïlande ne goûtent pas leur plaisir d'être, soit allongés sur le sable d'un blanc pur, soit à se prélasser dans l'eau chaude. Nous jouons au photographe professionnel, au photographe amateur ( "qui a dit c'est mieux !!"), et même au cinéaste. Spielberg ! tiens toi bien, on arrive ( "qui a dit  " c'est con !")... Ce moment est magique et y retourner une troisième ou quatrième fois sera un vrai bonheur. Le retour vers notre hôtel, dans le longtail, et sous un soleil implacable, nous fait toucher du bout du doigt l'épreuve que doit être celle d'un naufragé à la dérive sur une embarcation soumise aux rayons brûlants de notre astre nucléaire. Il fait chaud ! très chaud !...

Pas superstitieux , nous avons le longtail n° 13 ...


 L' îlot Koh Pa ... mais Robinson n'y est plus ..








 " Baisses ton bras !! personne ne doit savoir que la CIA s'intéresse à cet îlot...




Il nous faut rentrer à l'hôtel prendre une bonne douche et reprendre la barge pour quitter cette île. 
Nous prenons la route et nous dirigeons vers Khao Sok, où nous avons décidé de passer la nuit. L'endroit est connu pour son parc national, et ses hôtels de "maisons dans les arbres". La vérité m'oblige à préciser que ce sont plutôt des "maisons parmi les arbres". Cette fois ci nous élisons domicile au Morning Mist et la qualité des chambres est nettement supérieure à celle de l'année dernière. La décoration des moustiquaires ferait même penser à une chambre "lune de miel". Un ruisseau passe derrière les bungalows et quelques minutes plus tard, Alain m'appelle pour me montrer quelque chose. Il vient d'assister à un concours de plongeons des singes vivant là. Ils se laissent tomber des branches d'arbres et plongent pour récupérer les fruits tombés dans l'eau. Je n'arriverais malheureusement pas à fixer sur la pellicule cet instant magique ( Oui ! je sais , c'est une carte mémoire et il n'y a plus de pellicule !!  inutile d'énerver mes nerfs ! ). Je filmerai seulement la traversée de la petite rivière par une maman singe rejoignant son petit.

" Bon ! ça fait chôli !! mais n'en fais pas trop quand même !!! "






Nous nous rassemblons près de la piscine et chacun décide du programme de sa fin de journée. Philippe et Babette sont partant pour une balade à dos d'éléphant. Nous sortons donc de Khao Sok et nous dirigeons vers l'endroit supposé y pourvoir. En passant devant un wat, nous voyons de très nombreux singes et Philippe nous dit vouloir s'arrêter là au retour. 
Cinq kilomètres dans la jungle suffiront pour arriver dans un endroit où les éléphants sont utilisés pour promener les touristes. Soucieux du bien être des animaux, j'observe tout d'abord l'attitude des thaïs sensés les soigner, et à les voir officier, je suis plutôt rassuré. Je le serai encore plus, quand après avoir eu l'information de notre désir de louer les services de deux éléphants, ils n'hésitent pas à nous signaler qu'il va falloir attendre un peu, qu'ils puissent doucher leurs pachydermes et leurs offrir toute l'eau qu'ils désirent boire.
On leur signale notre satisfaction de voir le soin qu'ils prennent de ces animaux et la balade commence avec des sourires de compréhension mutuelle. Kasira précisant tout ceci en thaï afin que la barrière du langage ne biaise pas nos propos.
Pendant ce temps là, Yvon, Christophe et Sylvie nous attendent dans le bâtiment de réception.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette promenade se fera sous le signe du "tout terrain". Ca monte très raide et descend itou. Nous sommes ballotés de droite et de gauche. Mais c'est un vrai bonheur de se retrouver tout en haut de ce gigantesque et placide animal. Babette et Kasira sont invitées par les cornacs à s'asseoir sur le cou de leur véhicule 4x4. Après un peu d'hésitation, elles acceptent et sont hilares. Les jambes glissées derrière les grandes oreilles qui leurs servent de ventilateur ( là je parle de l'éléphant , hein! elles ne sont pas assez souples pour faire la même chose !) , la position est assez confortable. Moi, par contre, j'ai du enlever la chainette de retenue, et je me retrouve en mauvaise posture. Mes claquettes veulent se faire la malle, je glisse sur le siège et n'ai qu'une seule main pour me retenir, puisque je dois en même temps garder les affaires de Kasira. Heureusement personne ne peut me filmer sinon j'aurais l'air d'un gogol cherchant à ne pas se faire éjecter du manège. 

Une grosse demi heure de promenade et nous rentrons à l'endroit où sont soignés nos copains quadrupèdes. Après leurs avoir acheté des friandises, nous prenons congé et rentrons sur Khao Sok.
Enfin ! partir ! pour ce faire il nous faut récupérer Yvon et Christophe, affalés et endormis sur des matelas !!



 La balade n'a pas l'air d'être trop triste ?
 N'est ce pas Kasira ?


 Bon ! fini le dodo , on rentre ...


Sur la route du retour un arrêt s'impose afin de voir les multiples singes du wat. Il n'y en a plus à l'entrée ! ils doivent être rentrés dans leurs "appartements" ? Mais, des cris aigus se font entendre derrière un petit bâtiment. Une ribambelle de singes petits et grands semblent surexcités et hurlent à qui mieux mieux. Certains, même, s'agitent en faisant ployer les branches sous leurs poids.
Il suffit de regarder là où leurs regards sont fixés. Par terre, un très grand python étale son long corps noir et fuselé. Nous nous figeons et observons. La "bête" n'a pas bougé depuis deux minutes au moins. N'écoutant que mon courage - "euh ! non ! pas le mien ! - n'écoutant que le courage de Rambo, je saisi une branche et m'approche du serpent. Je le touche, faisant bouger son corps. Les singes hurlent encore plus et deviennent fous, auxquels se joint une coréenne, terrifiée de me voir toucher cette bête. Mais, comme je suis un héros, je continue mon combat impitoyable pour la mort ou la vie. En fin de compte ce ne sera pas la vie, puisque l'animal semble mort depuis un moment.

- " Ohh !! ça va !! j'aurais voulu vous y voir !! 

D'ailleurs, personne n'a bougé, ou plutôt si, tout le monde a reculé d'un pas quand j'ai commencé à toucher le python.

- " Comment ça toucher un python avec la pointe d'un bâton ça ne vaut pas un clou ! je vous trouve un peu cavaliers !!"





Allons plutôt au centre du bourg prendre l'apéro au Bob Marley Bar, d'où Alain vient de nous téléphoner. Nous poursuivons la soirée au restaurant de notre resort. Nous ne voulons pas nous coucher trop tard, ayant la grande re-descente vers Phang Nga à effectuer dès demain matin........




Suite de cette aventure au prochain reportage ............

Gilles ... Journaliste au Phuket Magazine .... en stage au magazine animalier ......