dimanche 17 mai 2015



STAGIAIRE EN THAILANDE  !              LA GALERE ........


L'éprouvant voyage à travers la Birmanie, nous a valu, sans que nous nous en apercevions, une semaine de calme réparateur. Quelques balades sur nos fidèles motorbikes, quelques bains salvateurs dans la chaude mer d'Andaman, sur les plages de Kamala et Laem Sing auront suffit à notre bonheur. La chaleur est bien présente et les 35° de moyenne sont, soit un vrai régal, soit un handicap, en fonction de nos activités.

Deux ou trois balades sur Phuket Town seront nécessaires pour effectuer les démarches pour l'obtention de mon visa. Visa que j'avais perdu en n'effectuant pas une demande de "ré-entry" pour revenir du Myanmar, persuadé que l'on m'avait reconduit mon "visa entrées multiples" en revenant du Cambodge. 
Je profiterais d'un déplacement avec la voiture d'Axel, pour ramener un petit bureau et sa chaise, afin de soulager mon dos. En effet, depuis un peu plus d'un an, j'écris mes reportages, assis dans mon divan, l'ordinateur posé sur les genoux.

Je suis chez Yvon, tous deux occupés à préparer nos fameux "Tours", et nous voyons arriver un couple.

- " Salut Yvon, tu connais un prof de français qui habiterais dans le coin ? mon amie voudrais apprendre notre langue ..."
- " Ben tu parles ! c'est notre amie Brigitte, et elle habite là, à 10 mètres ..."

Voila comment nous avons commencé notre grosse galère, Yvon et moi. "You You" est thaï , prof d'anglais et de thaï. Nous finissons en quelques jours par nous décider : nous allons (essayer) apprendre le thaï..

- " Allons bon !! tu vas encore aller t'asseoir au fond de la classe et foutre ton bordel !! "
- " Maï , pom yaak, ruu jack laeo-gaw khao-jaï passa-thaï " ....  et pis c'est tout

Et nous voilà donc tous les deux dans un beau pétrin, le cerveau en ébullition et la langue pendante ...

- " Ah bon !! il faut sortir la langue pour parler thaï ?? "
- " Rhooo !! mais quelle couche il trimballe , cuilà !!  Tu ne veux pas sortir de mon cerveau et me faire de vacances ?? "

Un p'tit coup de fil à Yvon pour savoir s'ils vont manger dans notre petite cantine, mais la réponse est négative, Ils vont à l'aéroport chercher le stagiaire.
Yvon a en effet répondu à une annonce sur internet. Un jeune cherchait un stage dans une petite entreprise et la proposition de venir vivre deux mois en Thaïlande, dont six semaines sur Kamala a pour le moins enchanté notre bordelais.
Le site de vente de produits naturels thaïs est en pleine restructuration et l'aide d'un stagiaire bien impliqué dans l'électronique serait la bien-venue. Il y aurait à priori un gros travail de mise en place et d'organisation des pages du site :        http://www.exporthailand.net/

Nous sommes le jeudi soir 14 Mai et le lendemain vendredi sera mis à profit par notre nouvel arrivant pour, se reposer d'un long voyage et faire une très grande balade pédestre jusqu'aux plages de Kamala et Laeng Sing précitées.
Qu'à cela ne tienne, le samedi matin, 10 h sonnantes, nous nous donnons rendez vous à la sortie de notre petite ville pour une balade motorisé, avec comme but final, la station balnéaire de Khao Lak.
Trois gugus en goguette, Yvon, moi et Joshua notre "stagiaire", partent à bride abattue sur le long ruban asphalté, enchaînant les kilomètres et des distances à peine imaginables pour qui n'est pas habitué à rouler tous les jours sur un deux roues. Pour résumer, nous garons nos deux motorbikes au point de vue de Laem Sing, à 1 km 752 mètres et 22 centimètres du point de départ. Les reins brisés, les yeux rougis par la fatigue, les bras endoloris, et le dos en marmelade ou en compote ( me rappelle plus j'suis "pommé" ) , nous profitons de ce havre de paix et nous régalons du panorama.

Laem Sing Beach





Quelques photos souvenirs et nous ré-enfourchons nos bolides mécaniques, direction la plage de Surin à 1 km 500 .

- " La vache !! ça rigole pas avec les kilomètres !!! "
- " ben voui, avec 1 km 7 et après 1 km 5 , ça fait plusieurs ...."

Nouvelle séance photo dans la lumière crue du matin et nous filons cette fois ci vers le Sarasin Bridge, point de passage obligé.




Et surtout arrêt obligatoire. Le ciel a ouvert les vannes ou alors il y a un gros nuage noir qui très très triste. Un quart d'heure abrité au point de contrôle de la police, dans le fracas assourdissant de cette pluie torrentielle. N'écoutant que notre courage, nous repartons pour aller nous réfugier dans un abri de bus 1 km plus loin !!
Nous sommes au bord de la plage et rigolons de notre situation.   





Le but final de notre périple nous laisse perplexe,  à ce rythme là, nous n'irons pas bien loin.Nous n'en avons cure et poursuivons notre chemin après une accalmie manifeste. Le pont reliant l'île de Phuket au reste de la Thaïlande nous accueille sous un soleil retrouvé. Nos tee-shirts mouillés et notre peau semblent satisfaits de cette nouvelle météo, et merveilleuse Thaïlande, le reste de la journée se fera sous cet astre vénéré et dans une chaleur toute tropicale. Joshua, lui, aura un peu plus de mal à supporter les 35 ou 36 degrés ambiants. Un petit repas banal au pied du pont, mais tout de même en ayant en face des yeux le joli petit détroit et sa plage en arc de cercle.






Nous sommes partis à 10 h et nous quittons le Sarasin Bridge à 13 h !!! ça rigole pas !! 30 kms en trois heures !! je ne vous calcule pas la moyenne horaire, je n'ai pas envie d'avoir d'ennuis avec la marée déchaussée (ben oui , les godasses en cuir n'aiment pas l'eau de mer ) . En parlant d'eau , nous repartons en direction des sources chaudes. Il s'agit d'un endroit publique, où un grand et un petit bassin permettent de s'ébouillanter gratuitement.

- " Mé euh !! c'est con !! "
- " Non, c'est très chaud "
- " Ehh ! j'peux pas, c'est trop brûlant " dit Joshua
- " Mais non ! "
- " Messie ! "  ( pardon , mais j'pouvais pas la rater )

Une fois habitué il est plutôt agréable d'avoir le bas des jambes dans cette eau férrugineuse ( ça vous rappelle quelqu'un ? ) et surchauffée par les entrailles de la planète Terre.
Nous poursuivons notre route, sinueuse et superbement bitumée, jusqu'à un grand hôtel de luxe où nous avons l'intention de nous payer  :  un café ....  ben quoi ...
L'ambiance est feutrée, les clients manifestement rentrés en Europe ou en Amérique et nous pouvons profiter des infrastructures pour un café à 120 bahts. Ca fait cher le café en Thaïlande, mais la qualité des fauteuils, la beauté des bâtiments et bungalows, les petits endroits intimes avec transats, les piscines, et la grande plage valent très largement le surcoût de cet islamica !!! euh non !! arabica .... rhooo , j'a trompé ..     J'en profiterais pour écrire sur le sable,le titre d'un ouvrage que nous offrirons à notre stagiaire en souvenir de son passage à Kamala.











Quelques kilomètres plus loin, nous prenons une petite route cimentée, qui nous mènera jusqu'à une plage. Sous de grands arbres se trouve un magnifique temple en bois dont j'ai déjà parlé dans un autre reportage. L'endroit est très peu fréquenté et nous n'y avons jamais vu de touristes.






Reposés par cet épisode dans un établissement de très grand luxe, puis dans un temple bouddhiste récent mais de qualité,  nous reprenons la route côtière en direction des Tonpraï Waterfalls près de Thaïmueang. Elles se trouvent dans un parc national et devons donc payer 120 bahts d'entrée. Cinq minutes plus tôt et deux kilomètres avant d'y arriver, nous avons croisé deux Rangers du parc, dont l'un fera demi tour et nous doublera pour pouvoir nous réclamer l'entrée. Nous lui ferons remarquer son manège et tout cela se terminera dans une grosse rigolade. 

- " Waterfalls are far aways ? "
- " Ohh 5 kms "
- " Glupps "

En fin de compte c'est cinq minutes qu'il voulait dire, et le petit sentier truffé de racines sera bien agréable. Nous profitons des frondaisons et nous extasions des arbres, lianes et autres plantes tropicales. Ces chutes d'eaux ne sont pas si mal que cela, une grande paroi rocheuse, peu alimentée en ce moment, puisque nous sommes à la fin de la saison sèche, laisse dévaler une eau qui nous semble fraîche vue la température de l'air ambiant. Une famille de thaïs est là, se baignant dans la cuvette formée au pied de cette paroi. Les enfants jouent et crient comme partout dans le monde (enfin presque !!! ) et deux jeunes adolescentes se laissent asperger sous un petit mur d'eau. La gaieté et la détente sont les maîtres mots de cet instant privilégié. Ils finiront par repartir, mais nous les retrouverons sur l'aire d'arrivée, pique-niquant  ( en train de manger quoi !! pas de connotation sexuelle dans ce mot !!! j'vous connais ! hein ! j'ai des noms .. ) Pour le moment, la "piscine" devient privée et nous nous prélassons dans cette eau rafraîchissante. Joshua, ne sait plus quel mot employer pour qualifier cet instant, et fini par y renoncer, n'ayant d'autres signes qualificatifs, que de secouer la tête de droite et de gauche, comme pour tenter de se réveiller d'un rêve qui lui semble trop beau.

Ca picote, ça chatouille, en effet, si l'on reste tranquille, de tous petits poissons viennent vous titiller la peau et se nourrir de vos peaux mortes. Nous finissons par avoir une dizaine de ces petites canailles sur chaque jambe. Avant de partir, Yvon et Joshua se laisserons asperger, comme l'avaient fait les deux petites ados un quart d'heure plus tôt. 


 le français n'est pas une langue facile .... (presque partout vous trouverez un "Bon Voyage" quand vous quitterez un endroit fréquenté, j'ai déjà trouvé un "Born Voyage" puis celui ci !! )








- " Quelle heure est il ? "
- " 17 heures ..."

Il est manifestement temps de mettre fin à cette journée totalement improvisée et n'ayant eue que de bons moments à nous offrir. les environ 120 kms qui nous séparent de Kamala seront avalés sans même nous arrêter et nous nous quittons un gigantesque sourire aux lèvres, satisfaits d'avoir vécu, comme dirait Elie Semoun  " des moments inoubliaux ".

Gilles .....   Journaliste "stagiaire" au Phuket Magazine ......................