jeudi 16 juillet 2015


LA DENGUE ! JE N'Y COMPREND GOUTTE !!!

                                                                                                                Après être rentré du restaurant, je traîne devant ma télé et mon ordi comme une âme en peine. La soirée s'allonge, mais je n'ai pas vraiment sommeil, je ne me sens pas très bien.
La perspective de ne pas me lever assez tôt pour l'immigration me pousse vers mon lit. Je m'allonge et essaie de trouver un peu de calme afin que le sommeil vienne de lui même ..
J'ai du finir par m'endormir ! ohh légèrement, parce que ce sont mes propres gémissements qui me réveillent !!!  Une douleur sourde envahi ma main gauche et mon poignet !  Je n'y comprend rien ..
j'ai potentiellement une fièvre tropicale, et je me retrouve peu après minuit avec un mal de chien dans l'avant bras gauche...
Voilà une heure que je traîne ma misère dans la maison et ce n'est pas l'optimisme qui m'envahi . La souffrance ne fait que s'amplifier et semble être à cliquets. C'est à dire qu'elle monte, mais ne redescend jamais. 
Je viens d'avaler le dernier Dafalgan Codeïné qu'il me reste et je grimace. Quel est le con qui m'a enfoncé un couteau de boucher dans le bras !!!
Les heures refusent de tourner, les minutes commencent à les imiter, et je tourne dans ma petite tête torturée le programme de demain matin. Il faut tenir, tenir à tout prix.
8h 30 départ pour l'immigration et à peine sorti, direction le Bangkok Hospital. Du moins c'est ce que j'ai programmé ...

Eh oui , j'en suis là. Je n'arrive plus à réfléchir, et j'ai même du mal à retenir des grognements de douleur. Et cette saloperie de souffrance ne me laisse jamais une seconde de répit pour récupérer. Cela va crescendo... 
Il n'est pas encore 2h du matin et j'envoie un mail à Yvon pour le prévenir de mon admission probable dans un hôpital dès demain matin. Dans mon délire de douleur, je lui pose même une question au sujet d'une assurance que je n'ai même pas prise !! la confondant avec l'assurance de ma motorbike !! 
Je retourne sur mon lit, dans l'espoir d'attendre mon départ pour l'immigration !!! dans plus de 6 heures !!!
J'ai tellement mal au bras que je commence à devenir fou. Une seule fois, une telle douleur m'a terrassée. J'avais des calculs dans les reins et ceux qui ont eu à subir cela peuvent comprendre le niveau auquel on doit faire face. La différence majeure est qu'avec les calculs la souffrance est cyclique, ce qui permet d'essayer de récupérer un tout petit peu. Là ; pas de répit, pas une seconde....

Quatre heures du matin. Il fait noir. Il fait noir dans la maison. Il fait noir dans ma tête.

- " Fais comme un ancien président égyptien : La noire elle s'adapte "
- " Ta gueule ....................  "

Pas de solution. Pas de possibilité de rester comme cela. Je m'habille, grimpe sur mon Tricity, pose mon bras gauche sur ma cuisse et file sur Phuket Town. Une demi heure de route, d'une main, les yeux creusés par la souffrance. Je ne me rend pas bien compte, mais je roule le dos courbé, comme pour me protéger contre ce mal insidieux.
J'arrive tout de même à réfléchir un tout petit peu et me rend compte que je n'ai plus de fièvre ! et tout le monde m'a dit : avec la dengue tu auras trois jours de fièvre importante.
Ce ne serait donc, sans doute pas, cette infection due à ces diptères de malheur.

J'arrive enfin aux urgences, pour être immédiatement accueilli par un sourire. Ce n'est pas grand chose, mais une jolie infirmière asiatique qui te sourit, t'oblige à te calmer.
J'explique mon cas, et elle m'invite aussitôt à m'installer dans un très confortable fauteuil. Cinq minutes plus tard, on revient me prendre la tension et la température.

- " Doctor is coming quickly "
- " Thank you, i wait for him "

Je suis accueilli dans un tout petit bureau, et le docteur urgentiste m'examine, me pose quelques questions tout en auscultant ma main et mon poignet. Ils ont doublé de volume !!!
Il me demande :                                                                                   - " Sur une échelle de 1 à 10 , à quel niveau situez vous cette douleur ? "
- " 8 , sir , 8 "
Il me regarde et grimace à son tour. Il vient de comprendre pourquoi je viens de Kamala, à moto, en pilotant d'une seule main, et à 4 heures du matin. Il se fait plus attentionné tout à coup et me repose d'autres questions.
Ma main commence à être abominablement enflée et il conclut en me prescrivant des médicaments plus du paracétamol.
- " I think about Gout .. "
Il pense à quoi le toubib !! à la goutte !!! cette maladie de l'engorgement, due aux excès de viande rouge et de vin rouge !!  Je n'en crois pas mes oreilles... je n'ai mangé qu'un seul steak en un an et demi et si je bois un verre de vin rouge par semaine c'est un maximum !! Je mange thaï à 90%...

- " Doit être bourré avec le vin rouge que tu ne bois pas !! "
- " T"as raison , ça doit être cela !!! "

Je ressors de l'hôpital un peu déboussolé, équipé de quelques médicaments, et d'une douleur qui n'est pas redescendue d'un pouce.
A coté de l'entrée de l'hosto, il y a un petit Seven-Eleven. J'y achète une bouteille d'eau, un pain au lait et englouti immédiatement les médicaments prescrits, anti douleur compris.
Il est 5h 30 et je ne sais pas quoi faire. Je rentre donc, espérant que la souffrance diminue. Que nenni, deux cachets de paracétamol feront autant d'effet qu'un tic-tac.
Et il faut tenir deux heures avant de retourner à l'immigration !! Je gémis sourdement , mais par fierté refuse de lâcher un seul cri de douleur !!! 

Enfin , je peux partir rejoindre Kasira à Patong. Elle me voit arriver et comprend tout de suite que quelque chose ne va pas. Je lui explique mes pérégrinations nocturnes et elle me suggère immédiatement de prendre un tuk-tuk ou un taxi. Je refuse. Si je cède un tant soit peu, cette horreur va me balayer. C'est la guerre. 
Elle grimpe donc derrière moi et nous partons pour Phuket Town. Au début effrayée, elle comprend vite qu'une seule main me suffit pour nous conduire à bon port et en toute sécurité.

Les démarches administratives de l'immigration se feront assez rapidement, et nous filons dare-dare vers l'hôpital.Accueil chaleureux, prise de la tension et rendez-vous sous 20 minutes maxi avec un docteur spécialisé. Entre temps, une radio du bras s'impose. 
C'est un docteur assez jeune et il m'explique, radio à l'appui, que je fais une Chondrocalcinose aiguë..
C'est quoi encore ce truc !!
On l'appelle aussi "Pseudo-Goutte" ... Tiens, tiens, il n'était pas si loin, l'urgentiste !!
En fin de compte, ceci n'a strictement rien à voir avec la Goutte elle même, mais les symptômes sont très ressemblant, d'où son appellation vulgarisée.
Il me montre sur la radio, dans le creux extérieur de mon poignet gauche, un petit dépôt de calcaire. On dirait un grain de riz !!!
J'en parlerais quelques jours plus tard avec Axel, qui me confirmera tout ceci, ainsi que du fait que cela fait "très maaaal" (doux euphémisme), et que la prescription d'opiacés est la quasi seule méthode pour "attendre"...
En attendant, voyant mon état (qui a dit : de délabrement avancé !) le docteur Jutapol Maneesane m'explique que l'on va m'admettre dans une chambre et me poser une intraveineuse.
Je n'aurais pas si mal, je me croirais à l'hôtel. La chambre est très spacieuse et la salle de bain luxueuse.
On m'installe confortablement dans le lit en me montrant les diverses positions gérées par la télécommande. Re- prise de tension , double prise de sang et pose du cathéter sur ma main valide. J'essaye de résister , mais au bout d'une heure je n'en peux plus et demande à Kasira d'appeler quelqu'un. Une infirmière passe et me dit aller chercher de la morphine pour me soulager.








Malheureusement elle mettra plus d'une demi heure pour revenir, et à ce moment là, elle me découvrira sur ma couche , tremblant et secoué de violents spasmes en réaction à la douleur. Un peu paniquée , elle se fera aider par trois autres infirmières. Elles commençaient à avoir peur d'un choc cardiaque. Une d'elles, à toute vitesse, alla chercher de la morphine qu'elle injecta directement dans le cathéter. Malgré cette dose de cheval, il me fallu une autre demi heure pour "redescendre" dans le monde des vivants. J'avouerais plus tard, sur leur échelle de valeur, avoir atteint, voire dépassé le 9 !!! ( le 10 étant pour moi l'horreur absolue qui te fait penser à la mort !!)
Trente minutes plus tard, elles vinrent à deux, me donner un minuscule verre en plastique contenant 3 petites pilules..
- " what's that ? "
- " Morphine, sir "
- " !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!  Encore  !!!!   ché bon la drogue .........

Je fus ainsi maintenu sous cet alcaloïde de l'opium jusqu'au lendemain. Ma main gauche fait le double de l'autre !! mais j'ai moins mal et le moral revient vite. Kasira me surprendra avec une vidéo, dans laquelle elle me demande de parler français" .  Je semble délirer, sans doute sous les effets de mes petites pilules et de mes injections ..

Je ne semble manifestement pas dans un état normal , après deux jours de souffrance intense !!!
enfin ! d'après Kasira , si , je redeviendrais  normal , là   !!!




Trois jours à l'hôtel ... euh non , au Bangkok Hospital, et je rentre en conduisant de ma main valide. Mon bras gauche sera totalement inutilisable et douloureux durant toute la semaine. Là, je m'efforce d'écrire avec cette foutue paluche afin de la ré-entraîner de force. 

Je n'ai jamais été malade. Je suis très chanceux. Cela ne m'a pas empêché de "morfler" ma part. Mais à chaque fois, je me suis empoisonné tout seul. Durant quarante ans, tous les étés, mon organisme à considéré que le pollen de l'herbe était un ennemi très dangereux. Il produisait donc des anti-corps pour le tuer, ce qui n'avait comme résultat que de me rendre très très malade !!!
Vers cinquante ans, je me suis retrouvé plié en deux, aux prises avec les affres de la torture des calculs rénaux !!! mon corps avait fabriqué tout seul des "cailloux" ..
Et cette fois ci, j'ai fabriqué des cristaux de calcium qui se sont logés dans mon poignet. Sachant qu'ils peuvent choisir une articulation au hasard !! 

Dernier problème, en rentrant à la maison, j'étais équipé du "paracétamol" , et ai donc eu à subir en plus "le manque", la morphine n'étant pas sur mon ordonnance !!! Sans parler des puissants médicaments prescrits et qui me bousille tout l'intérieur du corps. La vie est un long fleuve tranquille écrira quelqu'un !! il aurait pu préciser que de temps en temps il faut se taper des rapides ...

Et bé , Mouloud et Abdel Kader, z'avez qu'à arrêter de vendre de la drogue dans les cités, paskke les gens , ben y z'aiment pas quand y'en a plus , et pis ça fait mal ... 

La plus puissante drogue de ma vie, fut la cigarette Gauloises, et encore durant à peine cinq ans. J'ai et je préfère très nettement me droguer à l'adrénaline, et là, la moto est un vecteur (ou un dealer) extraordinaire.

Je vais mieux,doucement, mais ne pense pas récupérer intégralement mon poignet avant une autre semaine (en étant optimiste ...). Pour résumer , j'ai essayé la Chondrocalcinose ! ben c'est pas bien , j'en prendrai plus ....


Gilles ............ Journaliste au Phuket Magazine , spécialisé dans la ... euh non , ayant juste essayé la Chondrocalcinose ....

lundi 13 juillet 2015


DU PARA-MOTEUR SUR LA PLAGE ! C'EST DENGUE  !!

Cette année la saison des pluies est bien plus marquée. Il est plus difficile de programmer une activité quelconque. Il fait beau, mais d'une demi heure à l'autre un orage peut vous surprendre.

- " Tu ne trouves pas qu'il fait plus beau aujourd'hui ? tout au moins le vent semble absent ? "
- " Je crois bien que tu as raison " répondit Yvon
- " Et une sortie du para-moteur sur la plage de Kamala ? "
- " Allez ! go , sinon on ne fera jamais rien "

Il est 16h 30 et la fin d'après midi, en basse saison, nous promet un coté de la plage libre de touristes. Après avoir vérifié la charge de la batterie du Canon ...

" Ahh bon , Yvon se fait propulser par un canon ? "
" Le v'là l'autre !! prononces "Canonne" et il n'y aura pas photo ...."

Nous sommes garés près du klong et déchargeons le matériel. Yvon porte le moteur et l'hélice et moi le gros sac de la voile. 200 mètres plus loin, nous déposons tout le barda sur l'herbe du haut de la plage. 
Déballage de la voile rectangulaire, et démarrage du moteur. Tout se passe le mieux du monde, mais je suis surpris du peu d'énergie que mon grand corps déploie !!







Après diverses vérifications de contrôle, sécurité oblige, je m'éloigne vers l'eau, en cadrant Yvon dans le viseur de la caméra. Il accélère pour décrasser le moteur, tout en se penchant en avant pour contrer la poussée de l'hélice. Tout est prêt, un coup de rein et la voile de parapente s'élève au dessus de notre icare expatrié. Les gaz à fond Yvon court sous la poussée du petit moteur 2 temps, puis commence à pédaler dans le vide, la voile l'a soulevé en douceur et le para-moteur s'en va majestueusement au ras de la cime des arbres. Un ou deux ronds en l'air afin de participer au petit film et le voilà parti en longeant le bord de mer.




La plage est très longue et les douze mètres de la voile sont bien nécessaires pour continuer à bien le distinguer. Tout au bout, virage sur la droite et .... il se pose  !!!! 
Mais que se passe t'il ? ce n'était pas prévu !!!
Kasira et moi nous interrogeons, d'autant plus que les minutes s'écoulent et toujours pas de décollage en vue !!
Dans ma p'tite tête, je ne vois que deux solutions plausibles: une panne moteur ou les flics " non , monsieur, pas au dessus de la plage " .
L'attente est longue et je ne sais pas trop quoi faire ...

- " Go , teerak , go to look ! "
Go , go , elle est longue cette plage ! et une fois arrivé aux trois/quarts , je vais le voir repartir !! ou alors il faut y aller en courant !! mon tendon d'Achille et ma méforme à la course me freinent . 
Mais ! pas trop le choix, puisqu'il n'y a aucune activité perceptible à l'autre bout. 
Je prend donc un rythme de croisière puis allonge lentement la foulée. Ca commence à aller vite , mais bon sang qu'elle est longue cette bande de sable tropical. J'ai le coeur qui commence à battre la chamade et je fini les 100 derniers mètres en marchant. Yvon est là, un peu embarrassé et il m'explique que le moteur s'est soudainement arrêté et qu'il n'a eu que le temps de se poser en planant très peu.
Réflexion à retenir, s'éloigner du bord de la plage hypothéquerait peut être un atterrissage sur les grains de silice. Et amerrir avec tout se matériel sur le dos, poserait très certainement de gros problèmes pour décapeler et remonter à la surface ! Sans parler de la perte partielle du matériel. 
Pour le moment, il faut redémarrer et ramener tout le monde à bon port. Après avoir posé quelques questions à Yvon sur la façon dont le moteur à réagi, j'en conclu qu'il a simplement "avalé" une impureté et que le carburateur n'a plus fourni l'essence nécessaire.

- " Pompe un peu d'essence et démarre sans accélérer "
Yvon s'exécute et après deux ou trois tentatives le moteur reprend vie. 
Le vent diagonal surprend notre pilote au premier essai, aussi part il sur le coté en direction d'un touriste assis sur un tronc d'arbre. Voyant cet équipage lui foncer dessus il prendra ses jambes à son cou et nous ne le reverrons plus :  Je suis mort de rire ..

- " N'oublies pas que je n'ai que deux jambes et qu'il te faudra m'attendre à l'autre bout si tu veux le film de l'atterrissage "  ( j'ai failli lui dire "du crash" )  

C'est pas tout , il me faut reprendre mon pas de course pour rejoindre Kasira à l'autre bout, lieu prévu par Yvon pour s'encastrer dans le sable. 
Je vais vite, zigzaguant parfois autour des jeunes couples chinois se faisant prendre en photos en costume de mariage. Il y a aujourd'hui, une bonne demi douzaine de couples par jours qui anticipent leurs images de bonheur, sous les directives des photographes thaïs qui ont trouvé là un filon juteux. Si nos petites chinoises sont mimis dans leurs robes de mariées, il ne faut pas regarder dans le dos , des ficelles et autres épingles étant destinées à retenir une robe blanche qui leurs tomberait aux chevilles sans ces artifices. Les robes sont recyclées à longueur de journée d'une fausse mariée à l'autre. Le romantisme coté pile en prend un sacré coup, mais c'est quand même mignon de les voir vivre ce "grand moment de bonheur" à la chaîne. 
Pour le moment, je cours, je vole ( ah non , ça c'est Yvon ) , 
J'ai re-fait plus de la moitié de cette bande de sable , mais je sens que mon corps renâcle et qui plus est, mon tendon d'Achille se réveille. Il me reste 300 mètres à faire mais je suis cuit, rôti, bouilli !!
Je fini en marchant ou plutôt en claudiquant tant mon tendon me fait souffrir. 
Je lève le bras pour signifier à notre St Exupery local que le frère Lumière est prêt à tout filmer. 
Une gracieuse courbe finale et le para-moteur descend en longeant le sable. Voulant se poser sur l'herbe, il infléchit sa courbe et se pose en trottinant, laissant le vent malicieux pousser la voile sur : le lampadaire !!!!
J'en peux plus, je suis mort, mais là c'est trop, je m'écroule de rire en voyant la mine déconfite d'Yvon !!!  Il a tout gérer comme un chef, mais se retrouve comme dans un film de gags, avec son grand mouchoir suspendu et éclairé de l'intérieur !!! 
Coup de bol dans son malheur, le lampadaire est placé le long du muret. Il suffira donc d'y grimper  pour décrocher la voile.
C'est à se demander si on ne fait pas exprès pour avoir des anecdotes à vous raconter...







- " On replie tout et on se retrouve au resto ?  Le Blue Manao ? "
- " Ok à tout à l'heure "

Rentrés à la maison, une grande douche va me permettre de reprendre "du poil de la bête". Mais rien ne va se passer comme d'habitude. J'ai froid, et l'eau brûlante ne fait qu'amplifier cet état de fait. Je tremble de tous les membres, comme si j'avais de la fièvre. Dix minutes sur mon lit n'apporteront aucunes améliorations !!!  Je m'habille pour aller rejoindre nos amis au restaurant mais le coeur n'y est pas. Je le fais contraint et forcé. Peut être qu'un bon repas va me redonner l'énergie que je sens fuir mon corps !!
A table je resterais prostré et incapable d'avaler la moindre bouchée .... Je suis trop fiévreux ...

- " Vas te coucher et une bonne nuit de sommeil va arranger tout ça ! j'espère juste que ce n'est pas un accès de malaria ou de dengue que tu nous fais " rajoute Yvon !!
- " Tu rigoles !! tu crois ? ...  quand je pense que ce crétin de Noé a embarqué un couple de moustiques sur son arche !!!  quel crétin celui là !!! "
- " Même là ! faut que tu racontes des conneries !! "
- " Si j'en raconte plus , c'est que je suis mort ..."

Je rentre à la maison, traversant Kamala comme un zombie, et m'écroule entre mes draps, parce que pour une fois je réclame un drap de dessus. Kasira est un ange et fera tout ce qu'elle peut pour me venir en aide et pour adoucir ce pénible moment.
La nuit sera agitée et je suis trempé de la tête aux pieds. Les deux draps sont à tordre et même mon oreiller est mouillé. Je me sens très mal et je passerai une journée affreuse. Yvon m'appelle pour prendre de mes nouvelles et je lui explique mes symptômes.

- " Tu as exactement tous les signes de la Dengue ..."
J'ai en effet de la fièvre , d'énormes courbatures, mal à la tête et derrière les yeux. Kasira m'oblige à aller voir le docteur de Kamala et je fini par céder.
Il m'expliquera qu'il faut attendre 3 nuits de fièvre intense pour pouvoir conclure à cette maladie tropicale inoculée par certains moustiques infectés.

Ben je ne suis pas clair, parce que demain j'ai un rendez vous important à l'immigration pour valider mes 90 jours, et j'ai eu tant de visites à y effectuer que je ne veux en aucun cas rater ce rendez vous, malade ou pas. 

Kasira ayant prévu depuis plusieurs jours de passer la nuit à Patong avec sa fille, je m'apprête à passer la nuit pour un départ à l'immigration en début de matinée.

Ca ! c'est ce que j'avais prévu ....................................................

Gilles ..........  Journaliste au Phuket Magazine .... cameraman spécialisé dans les crashs aéronautiques ....