mardi 10 février 2015


DERNIER JOUR ET PREMIER JOUR ... ( 5 )

Le réveil sera tardif et la sortie de l'hôtel tout aussi poussive . Comme d'habitude  je me dirige vers le petit restaurant où je prend mon petit déjeuner . Etant donné mon état vaporeux , ce petit dej sera le plus léger . Le café chaud me fait du bien et j'émerge doucement . Retour à mon hôtel et grosse session dans la salle de bain . Je me veux propre et irréprochable . J'ai besoin de me laver , d'enlever le moindre grain de poussière qui doit pourtant être bien loin dans les tuyaux d'évacuation depuis la douche d'hier soir . Mais cette douche est plus psychologique que technique . J'ai l'impression que l'eau me purifie et qu'elle enlève en même temps mes idées noires et mon trop plein de compassion envers un peuple si gentil . 

Je sors de la salle de bain et choisis un pantalon blanc , puis une chemise blanche . La pureté , j'ai besoin de pureté .

Mon avion doit décoller à 14h 50 , je n'ai donc pas le temps d'aller vadrouiller dans cette grande ville , et reste donc à écrire sur mon ordi et retailler mes photos . 

- " Can you call me a taxi , please ."
- " Yes sir , to go to airport ?

Le hasard fera que se sera le même taxi qu'à l'aller !!  Ayant eu la bonne idée de demander le prix à la réception de l'hôtel , je le précise au taxi :
- " She told me 12 dollars to airport !! "
- " Yes it is ok ......"
Un peu gêné , il me dira en roulant que c'est 15 $ pour venir et 12 $ pour retourner à l'aéroport ..... petit malin ...

Vingt minutes plus tard , je débarque au niveau "Departures" .
L'avion partira à l'heure et après une heure de vol , nous survolons l'immense ville où j'ai décidé de faire escale . J'ai prévu en effet , après les cinq jours à Phnom Penh , de passer huit à dix jours à Bangkok . 
Les taxis ? où sont les taxis ?  ah ! il faut descendre à l'étage inférieur . Euh c'est quoi cette file de 200 mètres !!!  Tous ces gens attendent un taxi !! c'est hallucinant .  Vu le nombre stupéfiant de clients , l'attente de vingt minutes sera tout à fait raisonnable . 
Il faut descendre à l'étage inférieur , faire la queue , puis prendre un ticket sur une borne en choisissant voiture normale ou mini van si l'on est quatre ou plus .
Sur le ticket il y a un numéro , et l'on se rend à la place correspondante . Si la place est vide , il suffit d'attendre qu'un taxi s'y gare . J'irai au numéro 38 et il y a au moins une vingtaine de places de parking numérotées à suivre ...

Je me retrouve encore dans une grande ville , et ce n'est pas ce que je préfère , loin de là .
Une soirée et une matinée plus tard , j'en ai assez . Kasira me manque et ma petite ville de Kamala également . Ce sera le premier et dernier jour à Bangkok .
Re taxi et retour à l'aéroport , mais cette fois ci , c'est celui de Don Mueang , l'aéroport dédié aux vols intérieurs . La chance fera que mon vol décollera une demi heure plus tard . 
Durant l'achat de mon billet , au comptoir à coté une anglophone s'énerve . Petite , sèche et nerveuse , elle se ridiculise sans même s'en apercevoir . Je croise le regard de la jeune femme derrière le comptoir en haussant les sourcils , elle me répondra d'un sourire complice . Installé au premier rang , j'attend calmement que tout le monde puisse rejoindre son siège respectif . A ma gauche , de l'autre coté du couloir central , une petite femme à l'air pincé intègre son siège !!  c'est le paquet de nerfs de tout à l'heure !!  Elle nous fera un patacaisse pour garder son sac à main sur ses genoux , mais une hôtesse plus ferme que les autres , lui posera le sac sur le siège à gauche de son mari . L'homme en question , voulant récupérer quelque chose dans le coffre aura le malheur de lui frôler le genou ! elle poussera un grognement comme si on lui avait arraché la jambe !!  Il se fera renvoyé dans les cordes sans le moindre ménagement . Dix minutes plus tard , notre cerbère décide de faire quelques mouvements d'assouplissements . Elle relèvera sa jambe à la verticale , le genou contre le visage et le mollet dans les mains ... Une danseuse classique !! misère !! un pitbull au coeur aussi sec que son caractère . Elle se ridiculisera une deuxième fois avec l'autre jambe , le pied au dessus des sièges , sans doute afin que tout le monde puisse admirer son talent !!!  Ne supportant plus la vue de ce démon , mon regard s'est porté , avec compassion sur ce pauvre monsieur qui doit jour après jour subir la vindicte de sa crispante femelle ...
Heureusement à ma droite , un jeune homme , californien , sera un très agréable compagnon de voyage . Nous papoterons surtout de la Thaïlande et du fait que j'y vive à l'année . Il était aussi souriant que mon pitbull de gauche était pincé . 

- " Veuillez attacher vos ceintures , nous amorçons notre descente sur Phuket .. "
Voila la phrase que j'attendais , nous arrivons à la maison . J'explique à mon voisin , en lui montrant la plage , la raison pour laquelle nous venons assez souvent à Naï Yang Beach , juste en dessous de l'aile droite de l' Air Bus .

C'est avec un plaisir non dissimulé que je retrouve mon "motorbike" , et je lui tapote la selle avec sans aucun doute un sourire idiot figé sur mon visage !!

Arrivé à la maison , je retrouve vite mes marques , mais il manque quelqu'un et le vide est immense . Kasira , sachant que je souhaitais rester à Bangkok jusqu'au 24 ou 25 janvier , a prévu d'aller faire une retraite au temple bouddhiste , sur la colline surplombant Patong . 
Elle me manque et sans mes amis , j'aurais sans aucun doute , eu un petit coup de blues 
- " Ah bon ! Kasira , elle vient de là ! elle vient du blues ? "
- " Le v'là , l'autre !! ça f'sait une paille  !! ça t'avait calmé les camps ? hein ? à chaque jour suffit sa Phnom Peine .........."

- " Allo ! Gilles ? c'est Yvon , ça te dirait d'aller avec moi et Axel voir son bateau, et essayer de résoudre le problème de son moteur de secours ? "
- " Super ! génial ! je prends ma douche et j'arrive ..."
Nous y passerons trois jours , sur le parking , entre deux gigantesques catamarans , en plein soleil , et dans une ambiance de franche camaraderie qui fait du bien à qui attend le retour de sa chérie avec impatience . 

si si , en regardant bien , on le voit le bateau ... m'enfin ...




Du coup , overbooké , je n'arrive même plus à aller passer des douces journées de farniente , à la plage , avec Jeannot et Claudine . Quand je pense que certains nous imaginent , rongés par l'ennui et le désoeuvrement . 

Gilles ............   critique artistique , spécialisé dans la danse           classique au Phuket Magazine .....

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